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moings pour ce que mon faict est conjoinct à une cause meilleure, je m’en remets à Dieu, esperant en sa bonté ; ne voulant toutesfois mespriser les moyens humains et les advis que j’attends de ceulx-là qui le craignent. Tenez-moy tousjours en vostre bonne souvenance, et vous asseurez de mon amitié. Ce gentilhomme, present porteur, vous rendra plus particulierement compte de ce que je l’ay chargé de vous dire. Je vous prie luy adjouster foy, et à Dieu, Monsr de Besze, vous avoir en sa trez saincte et digne garde. De Coutras, ce premier de febvrier 1581.

Vostre bien affectionné amy,


HENRY.


[1] Je vous prie m’aimer tousjours, vous asseurant que ne sçauriez despartir de vostre amitié à prince qui en soit moings ingrat, et continuer vos bonnes admonitions comme si vous estiés mon pere.



1581. — 1er février. — IIme.

Imprimé. – Œuvres du seigneur de Brantome, t. XIV, contenant les lettres d’André de Bourdeille, etc. Lettre LXXII, p. 359, édition de La Haye, 1740. – Et Vie militaire et privée d’Henri IV, Paris, an XII, in-8o, p. 20.


À MON COUSIN MONSR DE BOURDEILLE.

CHEVALIER DE L’ORDRE DU ROY MON SEIGNEUR, CAPITAINE DE CINQUANTE HOMMES D’ARMES DE SES ORDONNANCES ET SENESCHAL DE PERIGORD.

Mon Cousin, Par la depesche que Monsieur vous fait presentement, vous cognoistrez comme nous travaillons à parachever les choses en-

  1. Dans la copie de cette lettre, telle que la donne le manuscrit de Tours, pour indiquer que cette dernière phrase est de la main du roi, on a imité son écriture avec une adresse qui fait illusion. C’est une preuve que la copie n’a pas eu d’intermédiaire. Toutefois il ne paraît pas que le copiste ait bien lu le nom du lieu d’où la lettre est écrite ; car les comptes originaux de la dépense du roi de Navarre constatent sa présence à Cadillac le 1er février, aussi bien que la lettre suivante, du même jour.