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quelque seure retraicte pour eux. Quoy qu’il en soit, comme vous pouvez voir par effect, je n’oublieray rien pour le contentement de ma dicte cousine et de vous ; m’asseurant que vous porterez plus patiemment, en attendant mieulx, que la place soit au party, entre les mains de qui que ce soit, que comme elle estoit. Elle cognoistra toujours que je l’aime et l’estime.....


HENRY.



[vers l’année 1580.]

Orig. autographe. – Collection de M. F. Feuillet de Conches.


À MONSIEUR DE SAINCT GENIES.

Monsr de St Genies, Vostre frere, monsr de Campaignac[1], m’a parlé du mariage de son fils[2] avec la fille du feu baron d’Arros[3]. Vous pouvez penser qu’il ne se presentera jamais occasion de luy faire paroistre mon amitié et le gratifier que je ne le fasse trez volontiers. Vous en pouvez parler aux parens de la fille comme de chose que je desire, et à laquelle je tiendray la main autant qu’il me sera possible[4]. Faites luy donc ce bon office, et vous y employés de vostre [part], soubs l’asseurance qu’en cela et toutes aultres choses je seray

Vostre affectionné maistre et meilleur amy,


HENRY.
  1. Bernard de Gontaut Saint-Geniès, seigneur de Campagnac.
  2. Henri de Gontaut Saint-Geniès, seigneur de Campagnac.
  3. Elisabeth d’Arros, fille de Bernard, baron d’Arros, vice-roi de Navarre et gouverneur de Béarn.
  4. Malgré cette recommandation royale, le mariage paraît n’avoir pas été fait ; car Henri de Campagnac épousa, en 1594, Jeanne de Pons, fille de Guy de Pons, seigneur de Saint-Maurice ; et, de son côté, Elisabeth d’Arros se maria avec Pierre de Gontaut, à qui elle apporta la baronnie d’Arros. Sans pouvoir déterminer d’une manière très-précise la date de cette lettre, il nous a paru naturel de la placer en 1580, année où M. de Campagnac père fit son testament, soit qu’il fût mort peu après soit que le projet du mariage de son fils eût motivé cet acte.