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[1580.] — 3 mars.

Orig. autographe. – Collection de M. de Cayrol.

Imprimé[1]. – Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie. Année 1841, no 3.


AU ROY, MON SOUVERAIN SEIGNEUR.

Mon maistre, Ce m’a esté beaucoup d’honneur d’entendre vostre volonté et intention par le sr Strosse[2] qu’il vous a pleu m’envoyer ; à laquelle je mettray tousjours peine d’obeir en ce qu’il ira de mon particulier ; seullement estant bien marry que pour le general je ne vous puis rendre la satisfaction que vous demandez[3]. Et pour ce que j’ay faict response par escript aux articles et instructions que ledit sr Strosse avoit de vous, je ne vous en feray reditte ; aussy que je m’assure qu’il vous aura mandé au vray ce que je luy ay dit sur tous les autres points qu’il m’a touchés. Je pense avoir tant rendu de

  1. C’est d’après l’imprimé que nous donnons cette lettre.
  2. Philippe Strozzi, seigneur d’Épernay et de Bressuire, fils du maréchal de France Philippe Strozzi, était né à Venise en 1541, avait été élevé à la cour de France et naturalisé en 1558. Il fut successivement capitaine d’infanterie, mestre de camp du régiment des gardes, colonel, et enfin colonel général de l’infanterie française. Il jeta un grand éclat sur cette dernière charge par ses soins à perfectionner les corps d’infanterie, reçut l’ordre du Saint-Esprit en 1578, et fut tué, en 1582, aux Açores, dans l’expédition qu’il commandait en faveur d’Antoine, roi de Portugal, contre les Espagnols.
  3. Strozzi apportait au roi de Navarre l’assurance des intentions toutes pacifiques du roi. (Voyez le Journal de l’Estoile, au 14 févr. 1580.) Mais il demandait en même temps la remise des places de sûreté, vu l’expiration du dernier délai accordé. C’est à quoi le roi de Navarre exprime ici le regret de ne pouvoir satisfaire.