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d’estre souvent honorez de voz commandemens, afin de les executer fidelement. Sur ce, avec vostre congé, vous baisant trez humblement les mains, je supplieray Nostre Seigneur vous vouloir,

Monseigneur, conserver longuement et trez heureusement en trez parfaicte santé. De Pau, ce xije juing 1579.

Vostre trez humble et trez obéissant subject et serviteur,
HENRY.



[1579. — vers le 10 juillet.]

Orig. autographe. – Collection de M. F. Feuillet de Conches.


AU ROY, MON SOUVERAIN SEIGNEUR.

Monseigneur, Lorsque je receus celles qu’il vous a pleu m’escrire par ce corrier, je n’estois encore du tout guery de la maladie que j’ay en ce lieu[1], nous en retournans ma femme et moy en Bearn pour nostre entrée en la tenue des Estats, laquelle nous avons esté contraincts remettre et differer à un aultre fois pour le pouvoir faire avec plus d’opportunité[2]. Qui me gardera, Monseigneur, de pouvoir adviser maintenant à ce que vous m’escrivés si expressement et affectionneement, et qui est chose laquelle n’ayant esté faicte par moy,

  1. À Eause. C’est la reine Marguerite qui nous l’apprend dans ses Mémoires : « Dressans nostre chemin vers Montauban, nous passasmes par une petite ville nommée Eause, où la nuict que nous y arrivasmes, le Roy mon mary tomba malade d’une grande fievre continue, avec une extresme douleur de teste, qui lui dura dix-sept jours, durant lesquels il n’avoit repos ny jour ny nuict, et le falloit perpetuellement changer de lict à autre. » (Mémoires, édit. déjà citée, p. 162 et suiv.) Les comptes mss. originaux de la dépense du roi de Navarre nous font connaître d’une manière précise l’époque de cette maladie, en constatant le séjour de ce prince à Eause, du 19 au 30 juin. Le mois de juillet manque dans ces comptes à l’année 1579. Mais d’après la durée que Marguerite assigne à cette maladie, le séjour de Henri dut se prolonger à Eause une grande partie de la première quinzaine de juillet.
  2. Ces états furent convoqués pour le 1er juin 1580, par lettres closes du 27 mars la même année.