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Henri IV, rassemblées par les moyens puissants du Gouvernement, devait recevoir un entier développement. On n’a pu avoir la prétention de rendre le recueil complet, puisque beaucoup de ces lettres sont encore ignorées sans doute dans des papiers de famille en désordre, ou dans quelqu’une de ces vastes archives de province dont le pêle-mêle attend le classement d’un archiviste instruit et vraiment courageux. Mais du moins avons-nous rendu ce recueil aussi complet que possible. Telle lettre originale et datée, peu importante au premier abord, peut remplir utilement une lacune, établir une transition nécessaire dans cet ensemble de faits d’une si imposante authenticité, qui se recompose pour l’histoire. Beaucoup de lettres de la plus haute importance pour les affaires de la France et pour ses relations avec l’Europe, par exemple presque toutes celles que nous a conservées du Plessis-Mornay, ont été rédigées par des secrétaires d’état. Nous avons eu toujours grand soin d’en faire mention ; et ces lettres comparées aux autres montreront quelle unité de vues, quelle inspiration commune on est partout en droit de reconnaître entre les principaux ministres de Henri IV et ce Roi lui-même. Telle est, dans cette correspondance, l’influence vraiment monarchique de Henri IV, avant et depuis son avénement au trône de France, qu’il communique à ses secrétaires non-seulement ses vues, mais jusqu’aux formes de son style et de son langage, même dans des lettres où l’on serait loin de s’attendre à retrouver les vives traces de sa brillante inspiration.

Sa correspondance, pour être complète, digne de lui, digne de notre histoire, devait comprendre toutes les lettres missives, c’est-à-dire, toutes les lettres allant réellement à une adresse spéciale, écrites à un individu ou à une corporation. Nous avons dû exclure tous les actes législatifs ou judiciaires