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porteur, lesquels m’ont esté si agreables, que je vous prie de continuer selon les occurrences et occasions qui se presenteront, et vous puis asseurer qu’il n’y a rien qui m’ayt encores sy aveuglé, que je ne cognoisse le but où tendent ceulx à qui nous avons affaire, et qu’il n’y a apparence ne occasion de croire qu’ils ayent changé de volonté ne de desseing. On a fort insisté à venir à une conference pour l’execution de l’edict, ou que j’eusse à desclarer si je ne fesois doubtes de ladicte execution. Voyant que je ne pouvois justement rejecter telle ouverture, je l’ay accordée, et neantmoins j’ay faict entendre par monsr de Turenne à la Royne, que je ne pouvois rien presenter sans l’advis et consentement des Esglises qui y ont interest, n’estant raisonable que je dispose de ce qui n’est mien, ne que je vuide un differend sans que les parties soient ouyes. C’est maintenant aux Esglises à adviser ce qui les peut servir ou nuire à ce qui faut pour leur bonne seurté..... et conservation, ou à ce qui advance leur ruine, et de donner ordre à faire dresser remonstrances, requestes, plainctes et protestations, envoyer desputez garnis de pouvoirs suffisans et limitez, pour faire entendre en ladicte conference ce qui sera trouvé se pouvoir et devoir faire, et pourveoir à ce que les choses se fassent par un commun accord et general consentement. Je les prie cependant de prier Dieu pour moy, à ce qu’il me fortifie de constance et de prudence, pour pouvoir me garder tant des efforts que des artifices et politiques de ceulx qui espient la ruine des Esglises. Et de vostre part vous pouvés vous asseurer de tous bons et certains effects de ma bonne volonté : sur ce, priant Dieu vous tenir en sa saincte et digne garde. D’Agen, le xxiije d’octobre 1578.

Vostre bien bon et asseuré amy,
HENRY.