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vostre part ; vous remerciant de tant d’honnestetez, offres que m’avés faictes par les lettres que le sr Melet m’a apportées ; et vous priant croire que je seray tousjours bien ayse de vous faire paroistre par tous bons et certains effects, que vous n’avés poinct un meilleur ne plus affectionné amy que je vous suis : sur ce, priant Dieu vous vouloir, mon Cousin, maintenir en sa trés saincte garde et protection. De Montauban, ce xxje d’aoust 1578.

Vostre plus affectionné cousin et parfait amy,
HENRY.



[1578. — fin d’août[1].]

Orig. autographe. – B. R. Fonds Béthune, Ms. 8921, fol. 5 recto.


À MON COUSIN MONSR LE MARESCHAL DE DANVILLE.

Mon Cousin, Avec la commodité du sr de Mas-Parau[2], j’ay bien voulu vous advertir que le voyage de mes cousins les srs de Foix et de Turenne estant différé jusques à ce qu’on ayt response du Roy mon seigneur sur les remonstrances que ceux de la Religion luy ont envoyé faire pour l’installation de la Chambre accordée par l’Edit pour le Languedoc, j’ay advisé de donner commission au vicomte Paulyn[3] pour faire rendre les forts qui ont esté pris au Lauragois et Albigeois par quelques picoreus, comme aussi je baille pareille commission à Yolet le jeune pour le bas Languedoc et le Comtat ; et

  1. Reçue le 3 septembre 1578.
  2. Pierre de Masparault, conseiller au conseil privé et maître des requêtes, mort en 1607. Il était d’une des maisons les plus anciennes et les plus considérables du Béarn. Par lettres du 12 janvier 1578, Henri III l’avoit adjoint au célèbre Jean de Montluc, évêque de Valence, chargé de pouvoirs très-étendus pour faire mettre bas les armes aux religionnaires dans le Languedoc. L’amiral de Coligny avait beaucoup d’estime pour M. de Masparault, car après l’attentat de l’assassin Maurevel contre sa personne, le 22 août 1572, il demanda à Charles IX que M. de Masparault fût adjoint aux juges qui devaient informer sur ce crime.
  3. Bertrand de Rabastens, seigneur de Cesterols, etc. vicomte de Paulin, fils de Paulin de Rabastens, vicomte de Paulin, était un des quatre célèbres vicomtes qu’on appelait les petits rois de Montauban. Les trois autres étaient les vicomtes de Bruniquel, de Gourdon et de Montclar. Ils jouèrent un si grand rôle dans ces guerres du Midi pendant le dernier tiers du XVIe siècle, que le parti qu’ils prendraient était toujours l’une des premières considérations de toute entreprise importante. Le célèbre vicomte de Paulin vivait encore en 1595 ; sa famille, quant à la ligne directe, s’éteignit en la personne du marquis de Rabastens, son petit-fils, tué en 1606, suivant dom Vaissète, ou en 1616, suivant le marquis d’Aubais. Il existait à Albi, en 1788, quatre frères du nom de Paulin et portant les armes de Rabastens. Ils moururent sans enfants. Mais, dès 1712, la vicomté de Paulin, par une suite de legs et de contrats de mariage, était entrée dans la maison de Henri-François Carion, marquis de Nisas. Nous devons une partie de ces renseignements à M. Gustave de Clausade.