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et establir la paix, j’ay prié mon cousin monsieur de Turenne de vous aller trouver[1] et avec vous travailler à un si bon œuvre avec toute sincerité, comme je l’ay chargé de faire de sa part, ce qu’il m’a promis et asseuré ; ayant resolu de le faire partir pour cest effect dedans six jours, comme aussy il en a bonne envye, pour le desir qu’il a, tant de faire quelque grand bien à tout ce Royaume que de vous voir. Et espere qu’il reussira quelque grand fruict et utilité de ce voyage de mon dict cousin, pour la bonne correspondance qu’il aura avec vous, pour parvenir à ce que tous les gens de bien desirent, et à quoy je m’asseure que vous tendés. Soubz cette asseurance et confiance de vostre bonne volonté envers moy, je vous prieray faire tousjours entier estat de moy et de mon amityé, et me tenir pour celuy qui est et desire demeurer pour jamais

Vostre bien affectionné cousin et parfaict amy,
HENRY.
1578. — 25 avril.

Cop. B. R. Fonds Leydet. Mém. mss. sur Geoffroy de Vivans, p. 76.


[À MONSR DE VIVANS.].

Monsr de Vivans, Encore que je ne doubte point que vous n’ayez des affaires qui vous pressent, si est-ce que, pour estre aujourd’huy le temps incertain, et la disposition et estat des affaires peu asseuré, j’ay bien voulu vous faire la presente pour vous prier de ne departir encores de la ville de Perigueux, jusqu’à ce que nous voyons les humeurs de ce pays mieulx rassises et quelque meilleure esperance d’entretenement de paix. J’ay aussy envoyé les memoires qui m’ont esté nagueres aportés des plainctes et doleances des habitans de Perigueux à la Court,

  1. Dom Vaissète nous apprend que l’assemblée des états de Béziers « députa, le 15 d’avril, au roi de Navarre, pour le prier d’envoyer le vicomte de Turenne en Languedoc, afin d’y faire poser les armes aux religonnaires, faire vuider les garnisons des places qu’ils occupoient, et exécuter l’édit de pacification. » Cette lettre montre que la démarche des états dut être faite à l’instigation du maréchal de Damville, comme conforme aux intentions du roi de Navarre lui-même.