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semble en ce temps que nous avons assés à faire de regarder au general, et qu’il vaut mieux passer pardessus ces particularitez-là. Je vais aujourd’huy passer riviere de Garonne pour m’en aller vers Bergerac. Je vous prie m’advertir le plus souvent que vous pourrés de vos nouvelles et de l’estat des affaires de delà, et je vous feray savoir aussy des miennes ; c’est

Vostre trez affectionné maistre et parfait amy,
HENRY.



1577. — 2 septembre.

Orig. – Arch. de la préfecture de la Dordogne. Envoi de M. le préfet.


À MESSRS LES CONSULS DE BERGERAC.

Messrs, Parce que j’ay desliberé de nettoyer ce pays de plusieurs petites bicoques et forts dont le plat pays est incommodé, j’ay advisé d’envoyer querir pour cest effect l’artillerie qui est à Bergerac. A ceste cause je vous prie ne point faillir de m’envoyer incontinent les deux couleuvrines de Turenne, trois caques de pouldre et soixante boulets ; faisant le tout promptement embarquer avec tout l’attelage, de sorte, s’il est possible, que le tout puisse estre ceste nuict icy sur les dix heures, ou le plus tost et en la plus grande diligence que faire se pourra, n’y usant d’aulcun delay ou excuse, parce que c’est pour le bien public de tout ce pays. M’asseurant que vous n’y ferés faulte, et que suivant mon intention vous y userés de la diligence qui y est requise, je ne vous en diray davantage, si ce n’est pour prier Dieu vous tenir, Messrs, en sa saincte et digne garde. De Saincte-Foy[1], le second septembre 1577.

Vostre meilleur et plus assuré amy,
HENRY.
  1. Il n’y a pas moins de quinze petites villes ou bourgs de ce nom dans la contrée que parcourait alors en tous sens le roi de Navarre. On est donc exposé à quelque chance d’erreur en déterminant celle dont il est ici question. Je pense qu’il sagit de Sainte-Foy-la-Grande, ville de l’ancien Agenois, aujourd’hui du département de la Gironde, arrondissement de Libourne, et qui était alors une place assez forte.