Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/171

Cette page a été validée par deux contributeurs.

citoyens, est conjoinct avec le public, mais qu’aprés la personne du Roy mon seigneur et Monsieur son frere, j’ay plus grand interest à la conservation et restauration de ce Royaume que personne de ce monde. Par ainsi vous me trouverés tousjours prest et tres affectionné à faire avec vous tout ce qui tendra entierement au bien et repos d’iceluy, et à y exposer tout ce que Dieu m’a donné de moyens et ma propre vie, comme aussy à vous complaire et servir tous en general, et m’employer pour un chascun de vous en particulier, en tout ce qui me sera possible. Et parce que j’ay respondu plus particulierement à messieurs vos deputez, par escript, que je desire et demande estre receu et bien retenu de vous tous, je feray fin à la presente, priant Dieu, Messieurs, vous vouloir bien inspirer et illuminer par son Sainct Esprit. A Agen, ce premier de fevrier 1577.

Vostre plus affectionné et serviable amy,
HENRY.



1577. — 22 février.

Orig. – Arch. de la famille de Brocas ; copie transmise par M. de Samazeuilh, correspondant du ministère de l’Instruction publique à Castel-Jaloux.


AU CAPITAINE BROCAS[1].

Cappitaine Brocas, J’envoye le sr de la Vachonniere[2] en ma ville de Casteljaloux pour y commander, luy ayant donné charge de vous faire entendre ma volonté. Ne faicte faulte de faire ce qu’il vous dira

  1. Nous apprenons de d’Aubigné qu’il y avait alors parmi les partisans du roi de Navarre deux frères de ce nom.
  2. D’Aubigné fut le lieutenant du sieur de la Vachonnière, dans le commandement de Castel-Jaloux. « Ce gentilhomme, dit-il, pris par feu d’Andelot pour enseigne colomnelle de France, et, partant, d’un courage bien esprouvé, faisoit profession d’une modeste froideur. » (T. II, l. III, chap. XII.) Il fut tué, ainsi que le capitaine Brocas, cette même année, dans une entreprise sur Marmande, où d’Aubigné fut grièvement blessé. « Vachonniere, ayant les reins couppez d’une balle ramée, et de plus, bruslant de quatre harquebusades, estant entre les jambes du cheval de son lieutenant, le pria se sauver : mais ils feurent bien tost compagnons de cheutte, et tous les deux couverts de trois morts des leurs. Ce combat estoit comme à une barriere sans mouvoir. L’aisné Brocas et un Desguillon se couperent la gorge avec des poignards. » (Ibid.)