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Entre les lettres de Henri IV qui me sont parvenues par des communications diverses, un certain nombre (et je dois citer avant tout la collection particulière de la Reine) m’ont été confiées en original. Ces communications-là offrent toujours à l’édition, des garanties d’exactitude supérieures à celles des copies, prises quelquefois avec moins d’expérience paléographique que de zèle[1]. Quant aux manuscrits des grands fonds de la Bibliothèque du Roi, on sait combien ils sont riches en pièces originales, ou en minutes et en copies anciennes d’une incontestable authenticité. La magnifique collection en 1 923 volumes in-folio de pièces de ce genre dont le comte de Béthune fit présent à Louis XIV passe avant tout, et contient à elle seule presque autant de lettres de Henri IV que toutes les autres sources réunies. Le dépouillement des fonds Dupuy, Harlay, Colbert, Fontanieu, etc. a donné aussi les résultats qu’on en devait attendre[2].

L’écriture de Henri IV est toujours nette et lisible, se rapprochant

  1. Nous craignons, par exemple, que l’imperfection singulière des copies qui ont été envoyées de Londres, et dont la révision, dès longtemps réclamée, ne nous est point encore parvenue, ait été la cause de quelques incorrections dans celles de ces lettres que renferment nos deux premiers volumes.
  2. Nous devons mention particulière à deux manuscrits de la Bibliothèque du Roi, à peu près inconnus jusqu’ici, et que nous n’aurions point connus sans M. Lacabanc : les mémoires sur Geoffroy de Vivans, écrits avec une scrupuleuse exactitude, de la main du savant abbé Leydet, auteur de tant d’utiles recherches sur le Périgord et le Quercy ; ensuite le recueil des lettres adressées au vicomte de Gourdon, où un intérêt de vanité a sans doute engagé quelque membre de cette famille à introduire d’assez notables altérations pour rendre suspectes presque toutes les lettres de ce recueil, qui sans cela nous eût été si précieux, et dont une seule lettre nous a paru irréprochable. Ce manuscrit n’est pas le seul exemple que nous pourrions citer de tentatives de ce genre. Toutefois, bien que le nombre des lettres données comme de Henri IV, et éliminées comme fausses, altérées ou douteuses, soit peu étendu, nous avons toujours mieux aimé, dans les cas d’incertitude, augmenter ce nombre de telle lettre qui pourrait être reconnue plus tard authentique, que d’introduire une lettre apocryphe dans un recueil dont l’authenticité est l’impérieuse condition.