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esté arresté par le coustumier de la ville de Bayonne cinq coffres de bahuts qu’ils envoyoient en leurs maisons, assignez en nostre ville d’Orthez[1], pensant le dict coustumier que les coffres appartinsent à marchands. Je vous prie à ceste cause, Monsr de Trignan, commander que les dicts cinq coffres leur soient rendus et mis ez mains de ce porteur, qui les fera conduire en nostre ville d’Orthez ; et vous ferez chose que j’auray bien agreable. L’asseurance que j’ay qu’ainsy le ferez me faict prier le Createur vous avoir, Monsr de Trignan, en sa saincte et digne garde. Escript à Lectoure[2], le xviije d’aoust 1576.

Vostre bon amy,


HENRY.



1576. — 6 septembre.

Orig. – B. R. Fonds Béthune, Ms. 8887, fol. 27 recto.


À MON COUSIN MONSR LE MARESCHAL DE DAMPVILLE.

Mon Cousin, J’ay differé d’envoyer le sr de la Rocque[3], gentilhomme de ma chambre, vers le Roy mon seigneur pour plusieurs affaires de grande importance, sans en avoir auparavant communiqué avec vous,

  1. L’importance qu’avait alors cette petite ville de Béarn, aujourd’hui du département des Basses-Pyrénées, nous est attestée par ce passage de du Plessis-Mornay: « En cedit pays y a une université en la ville d’Orthès, bien pourveuë de gens doctes, en laquelle il (le roi de Navarre) entretient tousjours cinquante escoliers en théologie, chascun l’espace de dix ans, pour servir au ministère de l’Évangile. » Ce college, fondé dabord à Lescar, par Henry d’Albret et Marguerite d’Angoulême, avait été transféré à Orthez par Jeanne d’Albret, lorsque cette princesse en fit une école spéciale pour la propagation du calvinisme, en 1566. (Voy. Poeydavant, Histoire des troubles survenus en Béarn pendant les XVIe et XVIIe siècles, l. IV.).
  2. Le roi de Navarre faisait de fréquents séjours dans cette ville, où Jeanne d’Albret, dans ses dernières années, avait fixé sa résidence habituelle.
  3. Dans l’état de la maison du roi de Navarre, dressé par du Plessis-Mornay, en 1585, on trouve M. de la Roque du Breuil parmi les gentilshommes de la chambre qui devaient prendre leur service en juillet 1586, M. de la Roque Bénac et un autre M. de la Roque parmi les chambellans de service dans les mois d’avril et de juillet de la même année. Voyez aussi la lettre du 13 septembre 1570, Ier, note 7.