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de donner une petite bataille, car ils disent qu’ilz me tueront, et je veulx gagner les devans[1]. J’ay instruit bien au long Severac de tout.

Vostre bien bon cousin et amy et bon maistre, et assurez-vous-en.


HENRY.



1576. — 6 février.

Orig. – Collection de M. Louis du Bois, employé aux Archives du Royaume. Copie transmise par M. Léon de la Sicotière, correspondant du ministère de l’Instruction publique, à Alençon.

Imprimé. — Histoire de Domfront, par M. le Royer la Tournerie ; Vire, 1806, in-12, p. 49 ; — Et Archives normandes, Caen, 1824, in-8o, p. 247.


À MONSR D’ASSY,

SEIGNEUR DE PLAINVILLE-SUR-DIVE[2].
A Alençon, ce 6 febvrier 1576.

Monsr d’Assy, Incontinent que j’ay esté arrivé en ce lieu d’Alençon[3], je vous en ay bien voulu advertir et vous prier que montés à cheval

  1. Il y a là une allusion à sa prochaine évasion de la cour ; ce qui, joint à la mention des apparences de grande amitié qu’il y avait alors entre le roi de Navarre et les princes lorrains, nous a fait placer cette lettre au commencement de l’année 1576. Le Journal de l’Estoile dit du roi de Navarre, à la date du 3 février de cette année : « Le jour qu’il sortist de Paris, qui estoit le premier jour de la Foire de St-Germain, il y alla tout botté avec M. de Guise, auquel il fist des caresses extraordinaires, et le voulut emmener à la chasse avec luy, le tenant embrassé plus d’un grand demi-quart d’heure devant tout ce peuple, qui, ne jugeant que de la longueur de son nés, tiroit de là un bon présage, comme s’ils eussent esté bons amis et bien reconciliés ensemble. »
  2. Le lieu de Plainville est du canton de Mézidon, arrondissement de Lisieux, département du Calvados. M. d’Assy était de la famille le Grand d’Assy, établie encore aujourd’hui dans ce département.
  3. Le roi de Navarre, après s’être échappé de Paris, le 3 février, sous le prétexte d’une chasse dans la forêt de Senlis, se rendit, de Saint-Prix près Senlis, à Alençon, en passant par Montfort-l’Amaury, Châteauneuf-en-Thimerais, Senonche, Mortagne et autres lieux moins connus, dont le détail nous est fourni par les registres originaux des comptes de sa dépense jour par jour. Le Mesle y est nommé comme le lieu où il soupa et coucha le 6 février. C’est le 7 qu’il dîne pour la première fois à Alençon. D’après notre lettre, il dut y arriver dans la nuit ; et avec son activité ordinaire il écrivit aussitôt à quelques gentilshommes de son parti, demeurant dans les environs, pour rassembler du monde autour de lui.