Orig. autographe. – Anciens papiers du duc de Bouillon, appartenant à M. Palyart, maître de forges à la Poultière, près Conches.
Mon capitaine, Sy vous n’eussiez eu peur que l’on vous eust faict recepvoir quelque honte en courant mieus que vous, nous eussions bien treuvé moyen qu’un de nos amys se fust treuvé masqué sur la quarriere, et en vue sa maistresse. Mais, Dieu mercy, quand vous estes à vostre ayse, vous ne vous souvenez de personne. Vous ne m’avez rien mandé de nouvelles particulieres. N’en faictes ainsy aujourd’huy. Meriglise[2] suit vostre exemple, sy bien qu’il vauldroit aultant que je fusse à cent lieues de la Court et sans y avoir aulcun amy que d’estre comme je suis. Je baise les mains à vostre maistresse, de pensée ; je vous prie les luy baiser de faict de ma part, et je vous feray quelque aultre service.
HENRY.
Recommandez-moy à Laverdin[3].
- ↑ Cette lettre sans date, mais écrite de la cour, et où l’on aperçoit les détails mystérieux d’une intrigue de galanterie, nous a paru devoir être placée en cette année, où les affaires d’amour furent la principale occupation du jeune roi de Navarre. La date pourrait encore trouver place dans l’une des deux années précédentes ; mais on ne peut la mettre après le mois de janvier 1576, époque où le prince quitta la cour, pour y revenir seulement quatorze ans après, dans les circonstances les plus critiques, et de bien peu antérieures à son avènement au trône de France. La source d’où cette lettre provient pourrait faire présumer qu’elle était adressée au vicomte de Turenne.
- ↑ Charles Simon ou Saint-Simon, seigneur de Chesnebrun, de Garennes, de Beuzeville et de Sainte Mère-Église, fils de François Simon et de Renée de Toussainville, était chevalier de l’ordre du Roi, chambellan du duc d’Alençon et capitaine de quatre-vingt-huit lances.
- ↑ Voyez ci-après, lettre de janvier 1576, note 4. La mention que ce post-scriptum fait de Lavardin s’ajoute aux raisons de placer cette lettre en 1575, époque de la grande liaison du roi de Navarre avec ce seigneur.