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Quoique dans nos temps modernes les Africains aient été spécialement l’objet du commerce infâme, appelé la traite, on ne peut restreindre l’acception de ce mot aux malheureux Noirs, puisque l’usage de voler, acheter et vendre les hommes, s’est exercé contre des individus d’autres couleurs. De nos jours, un Français, fonctionnaire public à Chandernagor, faisoit la chasse aux Bengalis et les vendoit. Il eût continué cet horrible trafic si le lord Cornwallis n’eût fait saisir les cargaisons. On a imprimé dernièrement que des Irlandais, réduits à la misère, ou débiteurs insolvables, sont de même transportés et vendus aux États-Unis[1]. Les renseignemens, obtenus sur cet article, attestent que les faits sont exagérés, que d’ailleurs cette espèce de traite n’a plus lieu ; et certes, l’Irlande a bien assez de ses autres maux.

L’art très-perfectionné d’asservir et de tourmenter les hommes, a des formes diversifiées à l’infini qui toutes peuvent se classer sous les dé-

  1. V. Réfutation d’un écrit, etc., pag. 48 et suiv.