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et même sur les Juifs ; ces derniers ont été moins vexés, soit parce qu’étant peu nombreux, ils offroient pour ainsi dire moins de surface à la persécution, soit parce qu’ayant avec le protestantisme moins de dogmes communs que le catholicisme, ils ont échappé plus facilement à l’explosion de la haine qui se manifeste surtout contre une société religieuse dont on redoute la rivalité. Mais lorsqu’au milieu du siècle dernier, après leur avoir accordé, on leur ravit les droits de naturalité, cette privation aggrava le joug de leur humiliation. Puisse arriver enfin pour les enfans d’Israël comme pour les Catholiques, le jour désiré dont ils avoient entrevu l’aurore !

Je n’ai pas la prétention de m’immiscer dans les déterminations du gouvernement anglais ; mais qui pourroit contester à un étranger la faculté d’établir un parallèle entre la conduite de ce gouvernement sur la traite des Noirs et celle qu’il tient à l’égard des Catholiques ? L’identité de ma croyance avec la leur, fondée sur la conviction la plus intime, n’affoiblit au-