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nent se briser contre les lois rigoureuses de la justice, qui frappent de nullité radicale la partie du serment du couronnement relative à cet objet. Une promesse contraire au droit naturel, ne peut être ni licite, ni valide ; le gouvernement anglais paroît l’avoir reconnu lui-même, lorsqu’il a révoqué plusieurs de ces lois. Et dès-lors à quoi bon cette discussion prolongée sur les engagemens qu’impose le coronationoath ? On sait d’ailleurs quel abus criminel on fait depuis long-temps en Europe des promesses les plus sacrées, qui semblent n’être que des mensonges légalement convenus. La plupart des traités de l’Europe moderne contiennent, pour première clause, qu’entre les parties contractantes il y aura paix et alliance perpétuelle, quoiqu’on ne puisse montrer jusqu’ici un seul exemple de cette perpétuité ; et, quant aux sermens, jugez-en par celui des trente-neuf articles de l’Église anglicane, sur le sens desquels on a tant disputé depuis un demi-siècle. Est-il un seul clergyman qui attache à tous ces articles l’acception et l’intention de