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nique but est d’arracher de l’argent, on sentira toute la justesse de cette observation : Que les Gouvernemens punissent souvent des crimes qu’ils ont fait naître.

Ainsi, quand une législation tortionnaire, au lieu d’ouvrir à tous les membres du corps social les routes de l’instruction, de la considération, de la fortune, en rend l’accès plus difficile à une classe de citoyens, et lorsque, repoussés des fonctions publiques, ils ne s’élèvent pas au même degré de culture que la caste privilégiée, qui faut-il inculper ? Mais si leurs efforts triomphent des obstacles qu’on oppose au développement de leurs facultés intellectuelles et morales, qui faut-il préconiser ? Alors n’est-on pas autorisé à croire qu’on les hait, parce qu’on leur a fait du mal, et qu’on persiste à leur faire du mal, parce qu’on les hait : c’est dans ce cercle vicieux que s’agite une passion qu’on a très-bien caractérisée en disant que l’offenseur ne pardonne pas.

Toutes les raisons d’état qu’on allègue pour refuser l’émancipation politique de L’Irlande, vien-