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des distinctions humiliantes : un lord protestant, un gentleman, un paysan de cette communion se croyent supérieurs aux individus catholiques de ces états respectifs[1]. Cette nuance d’opinion se maintient sur les bords de la Tamise : car, en Angleterre, une sorte de défaveur attachée à la qualité d’Irlandais, s’accroît par la disparité de culte. Ce préjugé contre une nation estimable la poursuit jusque sur les rives américaines, où se sont réfugiés tant d’Irlandais, parmi lesquels il en est beaucoup dont le mérite doit exciter le regret de les avoir perdus.

Pour justifier l’aversion nationale, on assure qu’en compulsant les écrous des prisons, les greffes des tribunaux, les procès-verbaux d’assises du jury, le nombre comparé de convicts irlandais et anglais présente, sur la moralité respective des deux peuples, des données qui sont toutes à l’avantage de l’Angleterre. Le fait énoncé par les accusateurs est contesté

  1. Ibid, p. 137