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De nos jours s’est grandement perfectionnée cette tactique, au moyen de laquelle on a mystifié la grande nation ; l’intérêt de l’État fut toujours le prétexte dont se couvrit l’ambition pour sanctionner ses attentats, ses déprédations et cette suite, rarement interrompue, de guerres ruineuses dont le but et le résultat ne furent presque jamais le bonheur des nations.

Le poids des impôts s’aggrava par la création de castes parasites, qui s’enorgueillissoient de leurs parchemins et de leur fainéantise. La population fut alors partagée en esclaves titrés, qui vivoient aux dépens des esclaves pauvres, laborieux et affamés. Voilà les Ilotes anciens et modernes.

L’oppression fut à son comble, lorsqu’on voulut forcer l’asile de la conscience et que la disparité de religion fut un titre pour proscrire, exiler ou du moins vouer à l’humiliation, des hommes professant un culte différent du culte dominateur. Voilà l’inquisition d’Espagne contre les Juifs et les Maures. Voilà l’inquisition d’Angleterre contre les catholiques des trois royaumes.