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suadant que, toujours escortée de la licence, toujours subversive des propriétés, elle est incompatible avec la sûreté et le bonheur ; par l’autre, il fait intervenir le ciel pour sanctionner les mesures oppressives. Personne ne prétendit jamais posséder sa maison, ses champs, ses bestiaux de droit divin ; tandis qu’en vertu du droit divin, des gouvernans se déclaroient propriétaires incommutables des nations. Ils n’ont jamais produit cette charte céleste ; mais quelques hommes, comblés par eux de richesses et d’honneurs, assurèrent qu’elle existoit. Toute puissance vient de Dieu, voilà le principe ; mais l’application de ce principe aux dynasties, aux familles, aux individus, dépend du choix libre des nations. Cependant, lorsque des penseurs voulurent élever des doutes sur la légitimité des prétentions despotiques, ils furent traités de séditieux et punis comme rebelles, par ceux même qui étoient en révolte contre la volonté générale.

Il n’est tyrannie pire que celle qui s’exerce au nom de la liberté et sous des formes légales.