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HAS
HAT
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cela de poix. — Fik di hârpik : petit reste, rebut de poix sèche.


Hârpihech, s. Action de poisser ; enduit de poix. — Li hârpiheec d’on chètai : l’enduit de poix d’un ligneul.


Hârpihî, v. (Ji hârpihèie). Poisser, enduire, frotter de poix. — Li koiphî hârpihèie sè chètai : le cordonnier poisse son ligneul.


Hârpiss, s. Harpiste, celui qui sait jouer de la harpe. — Madam Regnié-Granchan esteû-t-inn hârpiss rinomaie : Madame Regnier-Grandchamps était une harpiste distinguée.


Harzé, s. Harzé, commune du canton de Ferrière, à 1/2 kil. d’Aywaille et à 31 kil. de Liége. Pop. 750 hab. Sup. 1911 1/2 hectares.


Hâsplaie, s. Echeveau, fil de soie ou laine plié et replié. — Manow d’inn hâsplaie : sentene. — Kimèlaie hâsplaie : écheveau embrouillé ; confusion, embrouillement, dédale, brouillamini, cahos inextricable.


Hâsplé, v. Dévider, mettre en écheveau le fil qui est sur le fuseau. — Hâsplé treû lonhai : dévider trois pelotons.


Hâsplé, v. (Ji hâsplaie è ji hâspel). Courir, se sauver. — I m’a falou hâsplé po l’raskûr : il m’a fallu prendre mes jambes à mon cou pour l’atteindre.


Hâsplech, s. Action ou manière de dévider. — Vo-z-esté chergèie dè hâsplech : vous êtes chargée de dévider.


Hâspleû, s. Dévidoir, instrument pour dévider les écheveaux de fil ; celui qui dévide. — Hâspleû d’akajou : dévidoir en acajou.


Hâspleûr, s. Quantité de fil dévidée.


Hass, s. As[1], carte ou face d’un dé marquée d’un seul point. — Avu lè kwatt hass, avu katwass di hass : avoir les quatre as, avoir quatorze d’as. — Li hass hagn to lè-z-ôtt kwârjeû del maînm sôr : l’as prend toutes les autres cartes de même couleur. — Avu treû hass : avoir brelan d’as. — Il a l’hass di koûr : il a l’as de cœur, il a du cœur, du courage. — Aïe, il a l’hass ! Eh, il a peur, il est battu, déconcerté ! Il a essuyé une défaite, un désappointement.


Hass, s. Hasselt, chef-lieu de la province de Limbourg. — Ji m’va-t-a Hass po Tonk : Je vais à Hasselt par Tongres. — Bour di Hass : beurre de Campine, que l’on vend sur le marche de Hasselt.


Hâss, s. Hâte, vitesse, diligence, précipitation, promptitude. — Avu hâss : être pressé. — Il a-t-avu hâss, parblu ! Dame, il a couru un grand danger. — Fé n’sakoi è l’hâss : faire quelque chose en hâte, avec accélération, à dépêche compagnon, précipitamment.


Hâss, s. Hase, femelle du lièvre ou du lapin. — Hâss k’è plintt : hase pleine.


Hâss, s. Hausse. Voyez Hôss.


Hâstaiemin, s. Hâtivement, avant le temps ordinaire ; promptement, précipitamment. — I fai vni dè fleûr è dè fru pu hâstaiemin ki lè-z-ôtt jârdinî : il fait venir des fleurs et des fruits plus hâtivement que les autres jardiniers. — Mori hâstaiemin : mourir prématurement.


Hâsté, aie è Hâstif, adj. Prématuré, mûri avant le temps, ce qui a lieu trop tôt. — Dè fru hâsté : des fruits hâtifs, prématurés. — Ciss novel la è tro hâstaie : cette nouvelle est prématurée.


Hâsteûr, s. Empressement, hâte ; prématurité. Voy. Hâss.


Hâsté, v. (Ji hâstaie). Hâter, presser, diligenter, précipiter. — Hâsté s’iovrech : hâter, accélerer son ouvrage. — Si hâsté dè päî : se hâter, s’empresser de payer. — N’fâ nin s’hâsté divin sè jugmin : il ne faut pas se hâter dans ses jugements.


Hâstî, s. Broche, sorte de verge de fer pour assujettir la viande qu’on veut faire rôtir. — Rosti n’kop di polet â hâstî : rôtir une couple de poulets à la broche.


Hâstin, aînn, adj. Hâtif. Voyez Tinprou.


Hâtaînnisté, s. Fierté, orgueil, humeur hautaine ; morgue, outrecuidance. — I d’vairet so d’hâtaînnisté : son orgueil le rendra fou.


Hâtaînnmin, adv. Hautainement, d’une manière hautaine ; fièrement, arrogamment, impérieusement. — Madam d’â chestai m’a traitî hâtaînnmin : la Châtelaine m’a traite hautainement.


Hati, v. (Ji hatih, no hatihan). Havir, roussir par le feu. — Li châr a tro foir feû, el hatihret : le trop grand feu havira cette viande. — Si hati lè mustai : se roussir les jambes en se chauffant trop près du feu.


Hatihech è Hatiheûr, s. Action de havir. — Reskoulé voss bouwaie, j’a sogn dè hatihech :

  1. Le s de ce mot doit toujours se prononcer ; il n’y a point d’exception. C’est à tort que maintes personnes disent qu’elles ont l’a de cœur, l’ de pique…, trois a, tous les a ; j’ai même eu la douleur d’entendre une fois un joueur énoncer sérieusement ces paroles : j’avais les quat’-z-a !