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les rivières ; pucelle. — Tring d’âbèïe : darne d’alose. — C’ess-t-è meû d’maïe k’on peh â-z-âbèïe : la pêche des aloses a lieu au mois de mai.

Âbèïe, s. Abée, dépendance de la commune de Scry-Abée, au canton de Nandrin, arrondissement de Huy, à 9 kilom. de cette dernière ville. Pop. 400 hab. Sup. 1034 hect.

Abèïemin, adv. Vitement, vite, expéditivement, promptement, agilement, diligemment, presto. — Alé-z-abèïemin fé voss mècech : allez vitement faire votre message.

Abèïe-sikrieû, s. Sténographe, celui qui écrit aussi vile que la parole. — Gna dè-z-abèïe sikrieû po l’Chanb dè R’prézintan, po l’Sénâ, po lè Tribunâl, etc. : il y a des sténographes pour la Chambre des Représentants, pour le Sénat, pour les tribunaux, etc.

Abèïsté, s. Vitesse, agilité, promptitude, prestesse, diligence, célérité. — L’abèïsté d’inn ovrî : la vitesse, l’activité d’un ouvrier. — L’abèïsté d’inn sori : l’agilité d’une souris.

Abeûr, s. Boisson, liqueur à boire ; breuvage, potion. — L’abeûr è l’amagnî : le boire et le manger [1].

Abhoré, v. (J’abhor ou j’abhoraie). Abhorer, avoir en horreur. — Tott lè bravè gin abhoret ci kalin la : tous les honnêtes gens abhorent ce bélître.

Abi, s. Habit, vêtement, habillement pour couvrir le corps. — On noû abì : un habit neuf. — On vî abi : un vieux habit. — Abi d’gallâ : Habit de gala. — Abi d’tèiâte, di komédiain : costume de théâtre. — I vin ou i low dèz-abi â komédiain : c’est le costumier du théâtre. — Abi to hiltan noû : habit tout battant neuf. — Mi neûr abi, c’è m’jama : mon habit noir, c’est mon habit de fête, de cérémonie. — Abi d’â vîwarî : habit de friperie. — Pelé abi : habit sec, habit râpé. — Abi tro hatt : habit étriqué, trop juste, ginguet, guilleret. — On tro tenn abi : un habit trop mince, un habit de vinaigre. — Voss t-abi va kom pondou : votre habit semble cousu sur vous, il vous va comme de cire. — Si abi fai dè pleû : son habit fait des poches, de faux plis, son habit l’engonce. — Mi abi k’ess-t-a s’dièrin maiss : mon habit a fait son temps. — Batt lè-z-abi : battre, houssiner les habits. — Ci n’è nin l’abi ki fai l’mônn : l’habit ne fait pas le moine.

Âbiair, s. Adalbert, prénom d’homme. — Sin-z-Âbiair esteû d’Prâk, il a stu moudri è l’Prûss : S. Adalbert était né à Prague, il a été assassiné en Prusse. — A Lîch, i gnaveû n’èglîss è n’porog di Sin-z-Âbiair : à Liége, il y avait une église et une paroisse de S. Adalbert [2].

Abicé, aie, adj. Obscur. Voy. Sipet.

Abi-d’sôdâr, s. Uniforme ; habit militaire en général. — L’abi-d’sôdâr lî va trè-bin : l’uniforme militaire lui va très-bien.

Abiëch, s. Habillage, préparation des volailles ou du gibier pour les mettre en broche. — J’a päî ottan po l’abïèg d’inn kop di piètri : j’ai payé tant pour l’habillage d’une couple de perdrix.

Abiëch, s. Gardes, terme de jeu. Voy. Gârdech.

Abiemin, s. Habillement. Voy. Mouceûr.

Abieslé, v. (J’abieslaie). Procurer des bestiaux. — Pôk-a-pô, noss cinsress s’a-t-abieslé : petit à petit, notre fermière s’est pourvue d’un bétail.

Abieslech, s. Acquisition de bestiaux, accroissement d’un troupeau. — Po l’abieslech i fâ dè tin è dè-z-aidan : pour acquérir un troupeau, il faut du temps et de l’argent.

Abiesti, v. (J’abiestaie ou j’abiestih). Abêtir, rendre stupide, hébéter. — Li pèket l’a-t-abiesti : le genièvre l’a abruti.

Abiestihech è Abiestihmin, s. Action d’abêtir, effet de cette action.

Abiî, v. (J’abeïe, no-z-abian). Habiller. — Abiî on jvâ : enharnacher un cheval. Voy. Moucî.

Abîm, s. Vacarme, bruit, tapage, sabbat. — Miné l’abîm : faire du bruit, du vacarme ; quereller, pester, tapager. — J’a seû d’abîm : j’ai une soif ardente.

Abîmé, v. (J’abîm, no-z-abîman). Gâter, salir, avarier, mutiler, dégrader. — Vo v’z-îré to abîmé è l’plaif : vous irez gâter, abîmer tous vos vêtements dans la pluie. — Li timpess a-t-abîmé pluzieûr vièch : la tempête a abîmé, a dévasté plusieurs villages. — Vola m’gâmett to-t-aibimaie : voilà ma coiffe toute salie, toute gâtée.

Âbitan, s. Habitant, celui qui habite, qui fait sa demeure en quelque lieu ; bourgeois, citoyen. — Lè-z-âbitan d’on vièch, d’on kârti, d’inn row : les habitants d’un village, d’un quartier, d’une rue. — Li vèie di Lîch a bin nonantt mèie âbitan : la ville de Liége a bien quatre-vingt-dix-mille habitants.

Âbitouwé, aie, s. Habitué, celui qui va fréquemment et habituellement dans un lieu ; coutumier. — Lè-z-âbitouwé del komédèie, d’on staminai : les habitués du spectacle, d’un estaminet. — Lè-z-âbi-

  1. Plus d’un Liégeois ne se gêne pas pour dire : l’aboire
  2. Le percement, de la rue Lamelle a eu lieu sur le terrain de cette église.