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BON
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Dè bon-z-ovrî : de bons ouvriers. — C’è dè bonè gin : ce sont de bonnes gens. — Voss-t-abi è bai-z-è-bon : votre habit est bel et bon. — Divni bon : devenir bon, s’abonnir. — Ki l’Bondiu no-z-acoitt in bonn moir : que Dieu nous accorde une bonne mort, une bonne fin ; qu’il nous fasse mourir chrétiennement, honorablement. — Si kuzin ess-t-on bon dial : son cousin est un bon diable, un bon homme. — Il è si bon ki n’vâ rin : il est si bénévole, si débonnaire ; il a trop de bonhomie. — I n’è bon a rin : il n’est bon à rien, il n’est hon ni à rôtir ni à bouillir. — Hapé on bon freû : attraper un fort rhume, un refroidissement sensible. — Diné n’bone pètaie : donner un bon soufflet, une bonne taloche. — Avu bon pî, bonn oûie : avoir bon pied, bon œil, se bien porter. — I fai oûìe bon : nous avons aujourd’hui du bon temps. — I fai bon roté : le temps est bon pour marcher. — Mi bone ang m’a koncî : mon bon ange m’a inspiré, a été mon inspirateur. — Lè bon kontt fè lè bon-z-ami : les bons comptes font les bons amis. — Ess to d’bon ? tout de bon ? parlez-vous sérieusement ? — Bon, la ! bon ! — Ell è bone ciss la ! vous me la baillez belle ! — Bon, trè-bin : bon, optimé ! — Fé bon po in ôtt : faire bon pour un autre, répondre qu’on paiera pour lui, bonifier quelque chose pour lui. — Tini bon : tenir bon, tenir ferme, faire bonne contenance. — Fé bon koûr so mâlè janb : faire contre mauvaise fortune bon cœur. — Fé bon l’onk po l’ôtt : être solidaires, s’obliger solidairement, avec solidarité. — Gna n’bonn eûr è d’maie di cial : il y a une bonne, une forte lieue et demie d’ici. — Soula ess-t-oci bon sin sé k’sin salé : c’est aussi bon d’une manière que de l’autre, cela ne convient sous aucun rapport. — Avu bon : être à son aise, éprouver du plaisir, du bien-être, un bien délectable, se délecter, être en délectation ; jouir ; se bien divertir. — J’a si bon al kampagn ! je m’aime tant à la campagne ! — Lè kann on bon è l’aiw : les canards s’aiment bien dans l’eau. — Il è malâtt d’avu tro bon : il n’est malade que de trop d’aise. — Vo-z-âré ko sakwan cârluss di bon : il vous reviendra encore quelques florins. — J’a co on kô d’bon : j’ai encore un coup à jouer, encore un coup franc. — Li joû d’Pâk, il a stu drobé ; bon joû, bone oûf : le jour de Pâques, il a volé ; bon jour, bonne œuvre. — Bonn penn : bonne plume, bon écrivain, bon rédacteur. — Ciss fleûr la ode bonn : cette fleur sent bon[1].


Bon, s. Bon, créance, mandat, promesse signée, rescription. — Fém on bon po-z-alé koiri del châr : faites-moi un bon pour aller chercher de la viande.


Bônâ-fidé, adv. Franchement, à la bonne foi. — No-z-avan fai noss marchî d’bônâ-fidé, nous avons fait notre marché sous la garantie de la bonne foi.


Bonapârtiss, s. Bonapartiste, partisan de Bonaparte ; napoléoniste. — Lè bonapârtiss riçon lè maiss : les bonapartistes sont remontés au pouvoir.


Bonasmin, adv. Bénévolement, avec simplicité, avec naïveté ; débonnairement. — Il a stu rakonté bonasmin sou kon lì aveû di : il a été conter bénévolement ce qu’on lui avait dit.


Bonass, ad. Bonasse, simple, sans malice, de peu d’esprit, bénévole, bénin, débonnaire. — Ké bonass ! il ess-t-aveûl so l’konduitt di s’feum : qu’il est bénévole, qu’il a peu de bon sens ! il ferme les yeux sur l’inconduite de sa femme.


Bonasté è Bonasrèie, s. Débonnaireté, simplicité, intelligence bornée. — Ci païzan la fai vèï n’grantt bonasté : ce paysan annonce une grande simplicité, beaucoup de bonhomie.


Bonavinteûr, s. Horoscope, prédiction de la destinée de quelqu’un. — Fé lér si bone avinteûr : faire lire son horoscope. — Asteûr on n’kreû pu l’bone avinteûr : on ne croit plus maintenant à l’horoscope.


Bonavinteûr, s. Bonaventure, nom d’homme. — Li vraie no da Sin-Bonavinteûr, c’esteût J’han Fidennzâ : le vrai nom de s. Bonaventure, c’était Jean de Fidenza.


Bonbârdé, v. (Ji bonbârdaie). Bombarder, jeter des bombes dans une ville, dans une place de guerre, dans des retranchements. — I n’fai nin bon dmani dvin n’vèie k’on bonbârdaie : il n’est pas agréable d’être habitant d’une ville que l’on bombarde.


Bonbârdech, s. Manière de bombarder. — C’ess-t-in-adrett oficî po l’bonbârdech : c’est un habile officier dans l’art de bombarder.


Bonbârdèmin, s. Bombardement, action de bombarder. — Li bonbârdèmin a broûlé pluzieûr mohonn : le bombardement a incendié plusieurs maisons.


Bonbârdî, s. Bombardier, qui tire les bombes. — Gna dè kpagnèie di bonbârdî : il y a des compagnies de bombardiers.


Bonbazin, s. Bombasin, étoffe de soie, futaine à deux envers. — Bloûze di bonbazin : blouse de bombasin.


Bonbon, s. Bonbon, pâte, sucreries, friandises, nanan. — Lâss â bonbon : boîte

  1. Sent bonne serait une faute.