Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/74

Cette page n’a pas encore été corrigée
72
LE SUPPLICE DE PHÈDRE

des mines importantes, montrait, en somme, dans ses manières, cette audace trop crue, cette désinvolture un peu gauche qui ressemble à l’aisance, dont elle se réclame, comme le croquis d’un collégien à celui d’un maître. D’autre part, il était beaucoup moins exact. À tout instant, se produisaient, dans l’après-midi, sur ses heures normales de rentrée, des retards, quelquefois assez étendus, dont s’impatientait sa belle-mère.

Elle lui fit sur ce point des observations : il invoquait pour s’excuser tantôt une rencontre et, plus souvent, l’obligation où il s’était vu d’assister à l’École à une conférence.

Hélène finit par s’aviser au bout d’un grand mois que, sauf exceptions négligeables, c’était toujours le mercredi et le vendredi qu’il se montrait irrégulier le moins discrètement. Cette constatation l’alarma. Fallait-il croire de ses absences qu’elles fussent concertées ? En admettant qu’à l’occasion il prit du bon temps, quelle raison de flâner jusqu’à des six heures pouvait-il avoir à jours fixes ? Un mercredi, par une fenêtre, à la nuit tombante, elle le vit accourir, débouchant d’une rue, d’un pas rapide qu’il modéra, pour souffler un peu, parvenu à vingt mètres de la maison. En même temps, il tira son mouchoir de poche et, soigneusement, s’en essuya la nuque et les tempes.

Hélène se demanda :

— Que me cache-t-il ?

Le vendredi suivant, elle prit un fiacre et se fit conduire rue Saint-Jacques.