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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

Droit ressemblaient moins aux glaciales leçons qu’aux récréations du lycée, enfin, malgré la discipline et l’étroit contrôle auxquels l’astreignait sa belle-mère, il jouissait de loisirs extrêmement nombreux. Pour mutilée dans ses espoirs, contrariée qu’elle fût, son existence était charmante comparée à celle qu’il avait menée si longtemps. L’ancien captif encore privé de courir les bois s’en console aisément au fond d’un jardin.

Hélène, du reste, avait compris que pour tenir Marc dans le respect de liens plus lourds que vraiment solides, de nœuds forcément un peu lâches, il lui fallait dorer ceux-ci de si bonne façon qu’ils n’occupassent guère son esprit. « Sans cela », pensait-elle, « il s’en fatiguera. Qu’il les secoue, mon pouvoir tombe, je suis désarmée, sa nature l’emporte, il m’échappe ! » Un motif autre était venu la presser ensuite. De tout temps, elle s’était ardemment souciée d’entretenir le corps de Marc, par une forte hygiène, dans la vigueur et la santé des marmots anglais qui sont les plus roses de la terre. Sa nourriture était choisie, son sommeil réglé, l’eau, chaque matin, coulait sur lui d’une énorme éponge qu’autrefois, par scrupule, elle trempait elle-même, ses moindres heures de liberté, sauf averse ou brume, étaient consacrées à la marche. Entre toutes, elle goûtait cette dernière pratique. Elle aurait voulu la sauver. Mais pourrait-elle encore longtemps obtenir de Marc qu’à jours donnés, il la suivit, sans montrer d’humeur, jusqu’à des Joinville, des Saint-Cloud, pour le plaisir de prendre, à l’air, un peu