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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

voyait à Marc. Et peut-être, après ça, pour le tour du monde !

— Vous dites ? fit-il, anéanti. Pour le tour du monde ?

— C’était, du moins, son intention en quittant Paris. Maintenant, si Madame change d’avis en route…

Marc secoua la tête stupidement.

— Mais savez-vous à quelle adresse on peut lui écrire ?

— Non, monsieur. Jusqu’ici, nous n’avons pas d’ordres. Nous gardons le courrier, reprit la concierge en désignant d’un geste vague une case pleine de lettres.

Il sortit sans jeter un remerciement. Une voiture tournait dans l’impasse. Il y sauta, donna l’adresse de la rue Vaneau et se tint raide sur la banquette, les mâchoires serrées. Obsédé qu’il était par le nom des Indes, on ne peut pas dire qu’il pensait. Dans son esprit, s’entre-éclipsaient, comme des langues de feu, des visions d’éléphants, de pagodes, de bonzes.

Le fiacre avançait d’un bon train. Quand il stoppa, bien que le choc eût été peu rude, il se fit une secousse dans la carrosserie et Marc, tiré de sa torpeur comme par un soufflet, eut un douloureux tressaillement. Le chauffeur congédié, il leva la tête et promena sur sa maison le regard d’un homme qui contemple une façade pour la première fois.

Aussitôt à l’étage, il gagna sa chambre.

Dans un tiroir de sa commode existait une arme.