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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

principes, n’eût fourmi d’obstacle à quelque conquête du plaisir.

Mais sa fierté, bien qu’assez molle, était ombrageuse. Nous l’avons vu précédemment grincer de male rage après la scène de sa surprise dans le Luxembourg. Lorsqu’il reçut de sa belle-mère la révélation sur l’effet de laquelle elle comptait si fort, pas un instant, il ne pensa, quel que fût son trouble, à la soupçonner d’un mensonge. Par nature même, il en croyait Hélène incapable. À quelle fin, secondement, l’aurait-elle commis ? Puis, on eût dit que l’incident rapporté par elle éparpillait dans son esprit de flottantes vapeurs, que tout un nœud de doutes maussades, endormis derrière, s’en trouvait soudain éclairé. Chez Thérèse existait une photographie, celle d’un jeune homme en uniforme de Saint-Cyrien qu’elle lui avait incidemment donné pour son frère. Il savait, à présent, que c’était son fils. À la visite qu’il avait faite dès le jour suivant, un examen de ce portrait, des plus minutieux, était venu le confirmer dans sa certitude. La ressemblance des deux visages était aveuglante.

Marc sentit un malaise lui gagner l’esprit. Ce fut d’abord accidentel et très supportable, comme la douleur que peut causer une dent déchaussée lorsque, par mégarde, on la heurte. Il n’en souffrait qu’après l’amour et jamais longtemps. Puis, la cadence de ces attaques se fit plus fréquente et leur durée même s’amplifia. Elles n’avaient plus pour se produire de ces heures précises où la