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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

Le principal était pour elle d’en terminer vite. Que ce fût habilement lui importait peu. Le soir même, au dîner, se tournant vers Marc, elle lui dit sans trahir la moindre émotion :

— Tiens ! j’oubliais… C’est pourtant drôle ! Paris n’est pas grand. Tu sais bien, ta danseuse du Sémiramis ?

— Ma danseuse ? fit-il. Quelle danseuse ?

— Voyons, cette blonde… Rappelle-toi donc ! Tu m’as dit son nom.

Il murmura d’un air gêné :

— Madame Aliscan ?

— Aliscan, oui, c’est ça ! Madame Aliscan… Figure-toi que je l’ai rencontrée au Louvre !

— Ah ! fit Marc.

— Tout à l’heure ! poursuivit Hélène. Elle s’y trouvait avec son fils. Il est bien son fils ! Menu comme elle, mais élégant, d’une jolie tournure… L’échantillon le plus complet du jeune officier !

Marc était devenu d’une extrême rougeur.

— Et comment donc avez-vous su que c’était son fils ? demanda-t-il avec effort, d’une voix qui tremblait.

— Mais, sans chercher ! s’écria-t-elle. Par lui-même, mon loup ! Je marchais derrière eux dans une foule énorme. Quand on appelle, comme il l’a fait, une personne : maman, selon moi, c’est assez significatif !

Elle agita gaiement la tête et se mit à rire. Marc était sur le point de verser des larmes. Un instant, les traits durs, la poitrine battante, elle le regarda