Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/173

Cette page n’a pas encore été corrigée
171
LE SUPPLICE DE PHÈDRE

le timbre de la voix fut parfaitement doux :

— Quel service, madame, puis-je vous rendre ?

Elle murmura des mots sans suite. Il l’interrompit.

— Vous avez intérêt à tout m’expliquer. Si vous voulez que notre tâche soit rapidement faite, fournissez-nous les renseignements qui nous sont utiles, gardez-vous de jouer sur les mots. Autrement, ce serait une visite perdue. Quantité de personnes qui s’adressent à nous commencent, madame, par nous cacher des points importants, ce qui nous met dans l’embarras, sans profit pour elles. La fois suivante, elles se confessent. Qu’y ont-elles gagné ?

— Rien du tout ! fit Hélène. Vous avez raison.

— Alors, madame, je vous écoute !

Elle parla fort peu. L’autorité de cet homme sec assis à une table où elle pensait ne rencontrer qu’un louche sacristain avait suffi à dissiper momentanément ses plus ombrageuses préventions. Le mouchard, ainsi fait, lui semblait moins vil. De temps à autre, elle s’arrêtait dans son exposé pour réfléchir et s’assurer qu’elle disait bien tout, qu’elle n’omettait rien d’essentiel. Lui, l’écoutait en griffonnant quelquefois des notes.

Lorsqu’elle eut terminé, il les parcourut.

— Voyons… la rue Vaneau… jeune homme en deuil… sur la personne de la maîtresse, aucune présomption… J’en fais mon affaire ! conclut-il.

Puis, se levant et s’emparant d’un carnet à souches qui trainait derrière lui sur une étagère :