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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

son triomphe sur aucune rivale dès le moment qu’elle l’affrontait pourvue des mêmes armes. La première fois qu’ils retournèrent au Sémiramis, la société, par exception, était peu nombreuse et Mme Aliscan n’y figurait pas. Mais, le jour suivant, ils la virent. Marc, qui, la veille, en son absence, avait, parmi d’autres, beaucoup fait danser sa belle-mère, s’occupa d’elle moins activement, la négligea presque et put combler de ses égards Mme Aliscan sans qu’Hélène en fut offusquée. Entre leurs traits et leurs statures, leurs tailles et leurs grâces, la différence de qualité lui semblait si grande que l’idée même d’un parallèle de leurs deux personnes l’aurait fait rougir, comme indigne. Dans un répit que s’accordait la mûre élégante, ayant tourné sans intention ses regards vers elle, elle la surprit, la tête penchée, qui lorgnait sa robe : ce fut assez pour la réjouir de la certitude qu’elle lui inspirait quelque envie.

D’ordinaire, ses loisirs étaient abondants. Elle les passait tantôt à lire et tantôt à coudre, ou modifiait dans sa maison de ces mille détails dont l’ordonnance est capitale pour l’aspect d’une chambre, Mais ses toilettes l’occupèrent tant, les journées qui vinrent, qu’elle en délaissa toute lecture et que nul soin, si ce n’est ceux dont elle les comblait, ne lui parut digne d’attention. « Je veux que Marc soit fier de moi, » se répétait-elle, « que ma coquetterie lui suffise, que lui aussi puisse se flatter, lorsque nous sortons, d’accompagner et de distraire une femme à la mode ! »