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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

sais, notre isolement sent l’arrière-boutique ! Réflexion faite, je te laisse libre, aujourd’hui du moins, de choisir parfois une danseuse.

— Alors, et vous ? demanda-t-il.

Il semblait inquiet.

— Mais j’espère bien, s’écria-t-elle, que tu m’aimes assez pour ne pas te soucier uniquement des autres !

Il insista, voulut savoir si, réciproquement, elle comptait s’amuser en dehors de lui.

Elle le regarda.

— Tu es fou ! Me vois-tu dans les bras d’un olibrius qui m’aurait invitée sans présentation ? Il y a quantité de petites licences que, toi, tu peux prendre, et moi pas !

Sa décision lui paraissait des plus naturelles. Cependant, elle connut un certain malaise quand Marc, soudain, l’abandonnant, traversa la salle pour s’approcher d’une mince personne qu’il pria d’un mot et qui lui sourit docilement. Fallait-il supposer qu’il l’avait choisie ? L’air d’une enfant montée en graine dans sa jupe trop courte, elle n’était pas sans élégance et elle dansait bien. Son clair visage offrait, en outre, un charme assez doux. Mais le jeune homme, de qui la taille dépassait la sienne, la conduisait sans abaisser un regard sur elle, ni lui adresser la parole. Hélène se sentit rassurée.

L’impression du début ne lui revint pas. Estimées, d’un coup d’œil, fades ou disgracieuses, deux ou trois autres partenaires que Marc prit ensuite