Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/139

Cette page n’a pas encore été corrigée
137
LE SUPPLICE DE PHÈDRE

dans les salles de danse à la mode, un plaisir que le monde leur marchandait trop ? Le jour suivant, Marc, retombé dans son humeur noire, parut à table avec cette mine close et contrariante qui lui devenait habituelle. Sa belle-mère pressentit un léger chantage, mais souffrit à tel point de le voir morose que l’impatience qui la gagnait en fut effacée. Au dessert, elle n’avait qu’une pensée en tête : « Le remède efficace est à ma portée et je ne veux pas m’en servir. » Plus elle cédait complaisamment à cette obsession, plus elle songeait que ses scrupules étaient anormaux chez une personne qui se flattait d’avoir l’esprit large. Aucune raison vraiment sérieuse ne les expliquait. « Préjugé provincial ! » se répétait-elle, et, de tout cœur, elle détestait tous les préjugés, comme elle exécrait la province. L’après-midi lui parut morne et interminable. Dans la soirée, elle s’accorda que certaines défaites honoraient totalement, bien loin d’humilier, par la victoire qu’y remportait le libre examen sur des sentiments imbéciles. Encore un jour d’hésitation, et elle dit à Marc :

— J’ai réfléchi à ton idée. Elle n’est pas si bête ! C’est curieux comme, d’abord, on se fait un monde de choses qu’ensuite on étudie et qu’on voit toutes simples. Nous irons prendre une tasse de thé, puisque ça t’amuse, dans un de ces établissements, plus stupides que louches, dont je demande à taire le nom, qui me répugne trop. Attends, conclut Hélène, nous sommes mardi… Vendredi prochain, par exemple !