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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

ses habitudes. Le ciel noir qui, là-bas, lui semblait odieux, n’avait plus, ici, d’importance. Les yeux, sans doute, l’eussent préféré moins gonflé d’averses, mais on pouvait si facilement s’en accommoder !

Marc, en revanche, traînait partout un ennui visible et supportait avec malaise le désœuvrement où les circonstances l’obligeaient. Les études faites en trop grand nombre à l’Amirauté l’avaient rassasié du dessin qui, de plus, pratiqué dans une petite chambre après la joie d’un long contact avec la nature, lui paraissait une distraction singulièrement froide. D’autre part, une retraite d’environ deux mois avait eu pour effet d’aiguiser en lui un amour déjà vif des divertissements, lequel amour s’impatientait dans cette saison morte où Paris, justement, n’en offrait aucun.

Sa belle-mère essaya, sans y parvenir, de l’inciter par son exemple à prendre avantage sur cette passagère dépression. Il répondait à ses avances avec maussaderie. Autrefois, elle l’aurait vertement secoué. Mais ce qui l’eût alors vexée la préoccupait, sans lui donner la tentation de mettre à l’épreuve le pouvoir ordinaire de ses réprimandes. C’était un peu comme si, du trouble observé chez Marc, elle s’était, pour une part, reconnue fautive. Ce sentiment, des plus confus, et d’ailleurs absurde, impossible aussi bien à fonder qu’à vaincre, la poursuivait comme fait la crainte d’une compromission à certaines consciences ombrageuses qui, pourtant, n’arrivent pas à saisir leur tort. Il lui