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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

tandis que régnaient les danses, occupaient ce soir l’âme d’Hélène. Lorsqu’en rentrant elle prétexta des douleurs de tête pour se soustraire à son mari qui la pressait trop, elle connut à la fois leur suite et leur force et sentit à quel point elle s’en tourmentait.

Les raisonnements qu’elle édifia furent sans influence. Les reproches qu’elle se fit ne servirent de rien. Deux ou trois autres réunions où ils furent conviés n’eurent pour effet que d’accentuer cet affreux malaise qui cheminait à travers elle, rompant toutes les fibres, avec une puissance continue. L’éclat du monde et l’ambition d’y briller en tout tuaient le mari qu’évidemment rendaient peu flatteur son aspect d’ensemble et son âge. L’appétit des plaisirs, en se développant, s’impatientait que, de certains, il ne pût offrir qu’une assez vilaine parodie. Sur la donnée d’hommes séduisants remarqués au bal, mais dont aucun ne lui semblait la perfection même, ni ne l’attirait spécialement, Hélène, bientôt, prit l’habitude de se proposer d’idéales figures pleines de charme autour desquelles papillonnèrent ses aspirations. Leur caractère le plus commun, avec un air jeune, était un front compréhensif et gracieusement noble. Elle pensait que quelqu’une existait sans doute et qu’autrefois il eût suffi d’une heureuse rencontre pour faire d’elle une femme fortunée.

Le contact de Michel lui devint odieux. Une espèce de haine la saisit. Sous l’influence de cette passion, perdant toute mesure, elle le traitait