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VII


Vous me demandez si je fais partie des Cent kilos ? Oui, messieurs, et je m’en flatte. C’est une assemblée d’hommes sages, la dernière sans doute où l’on se réunit pour la joie de s’entre-regarder. Voilà un plaisir que les maigres ne connaissent pas ; ils vivent dans l’aigreur et dans la crainte. La rencontre d’un trop maigre désole les autres maigres comme la vue d’un squelette ; tandis que chez nous, les gras, au contraire, chacun se réjouit de contempler le gentleman le mieux soufflé. Au lieu de nous affliger, cela nous console. C’est que tout est relatif, et que le voi-