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Je ne devrais point parler de cocktails en cette ville où, sans vous offenser, on boit des apéritifs qui, depuis l’inauguration de la tour Eiffel, se sont un peu démodés. Mais la bière est fraîche et je ne sais pas, en Europe, un endroit plus aimable que la terrasse de ce café, éclairant de tous ses feux les tables vertes, les chaises de rotin, la toile blanche, rouge et festonnée de sa marquise, tandis que la rue aux pavés pointus se perd, sous nos yeux, dans la ténèbre des nuits provinciales. Le poète a dit vrai : voilà le bonheur, messieurs. À votre santé, et, s’il vous plaît, à demain.