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— Bravo, reprit-il. Ne vous disais-je pas qu’elle vous aimait ? Elle vous taquinera encore, soyez-en certain. Je connais cela ! Mais le fruit est mûr, vous pouvez en croire mon expérience…

« Elle vous taquinera encore… » M. Canabol ne disait que trop vrai ! En le quittant, je rentrai à l’hôtel. Le portier me remit une enveloppe. Ma damnée femmelette m’écrivait dans un style de roman pour pensionnat qu’après la scène de la veille, elle avait besoin de se recueillir. Elle s’absentait pour un jour ou deux ; il ne fallait pas chercher à la rejoindre, etc., etc.

Sur le papier à en-tête de l’hôtel, elle avait versé quelques gouttes de ce parfum que j’avais respiré la veille au soir, pour la première fois : et au bas de la lettre, à la place de la signature, il y avait un petit rond tracé à la plume, la place d’un baiser.

Je ne crus pas à ce départ. En courant je montai chez elle. La porte n’était pas fermée. J’entrai. Elle était étendue sur son lit, à plat ven-