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gues, brûleur de poètes et sans pareil égorgeur d’épouses…

Je vous fais grâce, monsieur, des belles choses que je récitai devant les mentons triplement marmoréens de Domitien, de Germanicus, de Galba, de Gordien l’Africain, de Tibère, de Marc-Aurèle et d’Adrien. Mais l’énorme Vitellius m’inspira des paroles fraternelles. Je racontai comment il fut proclamé imperator par les soldats et comment, en dépit de son poids, ils le portèrent en triomphe à travers le camp. Et je racontai son supplice, le long de la voie sacrée, et la fureur de tous les maigres citoyens romains s’acharnant après son ventre magnifique, le lardant de coups de poignards, avant de le traîner des Gémonies dans le Tibre.

Je parlai d’abondance. Je faisais briller mon érudition toute neuve. Avec l’astuce que vous devinez, je glissais mille allusions à la corpulence de ces morts fameux et jadis redoutés.