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l’époux idéal ne pouvait, par le temps qui court, ressembler à une autre sorte de gravure de mode, et ayant dit, elles se sont envolées vers le tennis.

Voilà pour les jeunes personnes. Je confesse que ces puérils aveux me laissèrent sans joie. Et, quant au goût, certes moins entier, des dames, il ne nous favorise pas davantage. Les plus indulgentes nous trouvent appétissants mais trop copieux. Combien de gens font l’éloge du pot-au-feu — si sain, si succulent, si digeste ! — et qui se nourrissent de gibier et de confiserie ? C’est qu’en toutes choses, de gourmandise et d’amour, on a fini par accréditer cette opinion que le plantureux est au contraire du raffiné. Erreur, monsieur. Vous en aurez la preuve.

Quoi qu’il en soit, il paraît certain que les femmes ne s’émeuvent point à la vue des larges visages. Elles n’en voient que les fossettes, la mollesse et l’air réjoui. Il leur semble impossible que les traits d’un gros homme puissent conserver quelque expression. C’est à croire que nous ne pos-