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elle fera sur votre capitonnage naturel une chute pleine de grâce et de douceur. C’est écrit. Elle obéit, en vous traitant comme elle le fait, à ces forces mystérieuses qui nous donnent pour cornacs des femmes que nous pourrions cacher dans les manches de nos vestons ! Pour l’instant, elle croit jouer avec vous, vous la faites rire. Mais votre cou de taureau la rassure. Le jour est proche où elle y nouera ses deux bras. Vous pouvez m’en croire, car je parle de ce que je sais… »

Tels furent les propos de M. Canabol. Nous en avons ensuite tenus bien d’autres, et non point salés, comme cela n’eût pas manqué d’arriver entre deux personnages d’un modèle plus réduit. Il est remarquable, en passant, que les gros, volontiers rabelaisiens et, comme il sied, gras en leurs devis, n’ont pas plus de goût pour les histoires lestes que pour les spectacles des voluptés d’autrui. Les voyeurs et les bavards libidineux n’ont jamais