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n’oubliez jamais. Rien que d’y penser, monsieur, il faut que je m’essuie la langue… Mais il y a les crèmes à la rose. Ah ! ah ! les crèmes à la rose, oui, qui vous font couler dans la bouche les fontaines et les ruisseaux d’un jardin persan…

D’ailleurs, l’arrivée du mari vint bientôt mettre fin à mes expériences. Je me souviens encore de l’instant où j’appris son arrivée au Caire. C’était par un soir torride, au bar du Shephaerd’s. Devant le comptoir d’acajou, il y avait un colonel anglais ivre à tomber, un juif cairotte en habit, deux Russes inexplicables et deux autres Anglais dont l’un ressemblait à Pickwick adolescent. Ce cosmopolis buvait sous les ordres d’un barman italien qui