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qui se disent toutes de Paris… ni plus ni moins que les gentilshommes cabaretiers répandus sur la croûte terrestre, afin que tous les étudiants, tous les placiers et tous les matelots du monde puissent se faire une petite idée de Montmartre.

Les peuples se ressemblent surtout par leurs plaisanteries. J’en puis parler. Je sais, mon ami, comment on raille l’obésité dans toutes les langues. Un ventru, ça ne peut être que rigolo, et il n’y a pas sur terre un seul pays où l’on n’ait trouvé un sobriquet pour nous l’accrocher à hauteur du nombril. En Angleterre on dit Big-Ben, en Allemagne : fettleibig, en Hollande : dick vent. L’Italien nous surnomme pingue ou boccale, le Portugais : baricca, l’Espagnol : barrigudo, l’Arabe : tak-r’hinn, le Russe : tolstopouzeï, le Hongrois : protrohos, le Turc : buïuk quàrinlu, le Chinois : pang-jên. En latin — oui, monsieur, j’ai été moqué en latin, par les valets ecclésiastiques du Vatican, dans les antichambres de la Curie, où m’avait