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avait le droit de se présenter au couvent pour recevoir un pain de trois livres et un pot de vin.

À l’époque où dom Calmet était abbé de Senones, dom Belhomme était abbé de Moyenmoutier, dont il a imprimé l’histoire[1], et dom Hugo, évêque de Ptolemaïde, était abbé d’Étival, situé à une lieue de Moyenmoutier, sur la rive gauche de la Meurthe. Ce savant a, comme on sait, enfanté beaucoup d’ouvrages, tels que les Annales des prémontrés, 2 volumes in-folio ; Sacra antiquitatis monumenta, 2 volumes in-folio. Il a fait aussi imprimer l’Herculanus[2] ; nous ne connaissons pas la critique qu’en a faite un bénédictin.

SAINT-DIÉ. Au sud de cette petite ville, située dans un vallon délicieux, sont deux fontaines minérales. Elles ont été analysées, ainsi que la plupart des eaux minérales des Vosges, par un très-bon chymiste (sic) de Nancy, le citoyen Nicolas, le même qui a perfectionné la préparation du phosphore. Nous avons obtenu les mêmes résultats que lui, en essayant les eaux à l’aréomètre, la noix de galle, l’alkali volatil et l’huile de tartre.

L’histoire raconte qu’autrefois à Saint-Dié, un juif profana la sainte hostie. Les détails en sont consignés dans Ruyr et d’autres écrivains. La maison du juif fut vendue, et le propriétaire, en mémoire de ce fait, fut obligé de fournir annuellement les hosties consacrées pour la quinzaine de Pâques. Cet usage subsiste, et celui qui fournit les hosties va à l’offrande, en manteau noir, le jour du vendredi saint.

En allant de Saint-Dié vers l’ouest, on trouve à quelques lieues de là, les lacs de Gerardmer, Longemer et Retournemer.

Entre Longemer et Gerardmer, on voit ce qu’on nomme

    de la Lorraine, inséré dans l’annuaire des Vosges de 1835, et l’Histoire de Saint-Dié, par M. Gravier, page 148.

  1. Historia mediani in monte Vosago monasterii ordinis sancti Benedicti ex congregatione sanctorum Vitoni et Hidulfi, 1 vol. in-4o, fig. Argentorati, Joan-Reinoldi Dulsseckeri, 1724.
  2. Dans ses Sacra antiquitatis monumenta, t. Ier, p. 171 — 212. Dom Calmet en a donné un texte plus correct dans les preuves et à la suite de son Histoire de Lorraine, volume septième.