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pœuf.

« À Marie ?… Hum !… Oui, à Marie… pour qu’elle me regrettât, en s’apercevant que je lui avais pardonné. »

— Mouché ! mouché ! fit près de moi une voix comique.

C’était la voix de Lapin. Il avait son sarrau brun.

— Eh bien ! repartis-je, qu’est-ce qu’il y a ?

Il ricana.

— Péf !… Péf !

— Eh bien ! quoi… Pœuf ?

— Péf en pouison !… Péf pli batte moin ! Moin content.

— Comment ! m’écriai-je furieux, tu es content que Pœuf soit en prison ?… Répète-le donc.

Il ne broncha point.

— Ose donc le répéter.

Son regard pétilla d’une clarté venimeuse.

— Tu aurais vu ! grommelai-je alors.

Et je poursuivis mon chemin.

Mal m’en prit, car, au bout de quatre pas, une pierre me frappait la cuisse. Je me retournai : Lapin fuyait déjà ; mais, cette fois, nous étions sur le Champ-d’Arbaud, en terrain plat, et je me lançai derrière lui.

— Lâche ! lâche ! criais-je, blême de colère. — Lâche !