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épars. Entre deux talus où elle s’allongeait moins accidentée, des traces de pieds rompaient sa monotonie, fuyaient en tournoyant comme un vol de pigeons dans un ciel cotonneux ; et cela ne se perdait qu’à une espèce de bois sacré où des tombes écroulées les unes sur les autres, bousculées par le temps, éventrées par les hivers, dans un enchevêtrement de croix et de palissades brisées, d’arbres, de plantes, de buissons morts, faisaient rêver à on ne sait quelle vengeance canaille autrefois assouvie.

Le souvenir de Francine Cloarec s’éloignait du peintre et de son ami ; ils ne pensaient plus au corbillard. Un saisissement vague, une inquiétude tranquille les agitaient seuls,