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La nouvelle parcourut le cercle. — M. Rozes !… le ver solitaire !…

Durant plusieurs minutes on n’entendit que ces mots. Ils dominaient les conversations, s’élançaient d’un bout de la pièce à l’autre, se glapissaient, se chantonnaient, s’envolaient dans les fumées du tabac, allaient se noyer au fond de certains breuvages.

Certes ! en temps ordinaire, un pareil trouble, jeté dans les entrailles du premier venu, n’aurait ému personne ; mais cette fois, il fallait l’avouer, le hasard facétieux avait su choisir sa victime. Quelle tuile pour Benjamin Rozes !… pour ce diable de bonhomme Rozes si propret, si méticuleux, si facile à troubler ! La situation apparaissait