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rose. Pierrot l’époussète, y découvre une boîte, en soulève le couvercle, y prend une écrevisse, l’épluche et la gobe. Il s’assure que la boîte est vide et, mécontent, rajuste la perruque. Cependant l’écrevisse l’a mis en goût.

Il apporte une table chargée d’un litre, d’une miche de pain, d’une lune de brie coulant.

La sidonie se sent heureuse. Enfin ! elle va manger… Mais Pierrot escamote le litre, jongle avec le pain et se coiffe du brie, comme d’un béret.

— Pas d’amour, pas de nourriture !

Elle lui dépose un baiser sonore sur la joue ; il lui sert à boire.

— Du pain, fait la sidonie.

Pierrot tend son autre joue.

Et il se prépare à réclamer un troisième baiser contre un morceau de fromage, quand un nouveau vacarme du tailleur éclate dans l’armoire. Pierrot se retourne, sourit. On frappe à la porte du corridor. Un homme est là, dans la nuit, qui désirerait entrer.



Scène NEUVIÈME

LES PRÉCÉDENTS, UN MARBRIER

C’est le marbrier qui vient apporter le projet de monument qu’il a dessiné pour la morte. Il entr’ouvre la porte et entre, le visage hilare.

Avant de savoir pourquoi il est entré, Pierrot saute