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Elle est au ciel peut-être… tant pis ! sur ce, faisons-nous coiffer.

Il saisit un balai, se penche et brise un des carreaux de la devanture du coiffeur, à seule fin d’attirer son attention. (Fracas de vitres.)



Scène TROISIÈME

PIERROT, LE COIFFEUR

Celui-ci sort précipitamment de sa boutique ; Pierrot le renverse d’un coup de balai.

Le coiffeur est un petit homme jaune comme un coing et velu comme un ours. Il croit à son métier ; aussi, à peine debout, encore très ahuri, prend-il à pleine main les poils du balai, et s’apprête-t-il à leur faire subir une coupe raisonnée. Mais Pierrot retire son balai. Il salue froidement le coiffeur.

— Montez.

— À vos ordres.

— Avez-vous votre trousse ?

— Toujours.

Le coiffeur file le long du cadavre qu’il salue, monte et se trouve en face de Pierrot dont la mine l’impressionne.

— Oui, je comprends…, gesticule le coiffeur…, cette pauvre madame Pierrot !… mes sympathies douloureuses vous sont acquises.

Cette phrase blesse Pierrot. Il n’a besoin des sympathies douloureuses de personne. Si sa femme