Page:Helvétius - Notes de la main d’Helvétius, éd. Keim, 1907.djvu/81

Cette page n’a pas encore été corrigée

Peintre il y en a un qui mourut de rire en regardant le portrait d’une vieille qu’il venoit d’achever

Pleurs nous pleurons souvent[1] avec de véritables larmes des meaux idéaux et qui sont semblables a ces songes ou l’imagination a la lueur d’une lampe obscure laisse entrevoir des fantômes effraiants

Esprit un bon esprit voudroit appercevoir tout de coup les vérités les plus abstraites et leur conséquences comme dans une course le conducteur d’un char frémit que ces chevaux n’attaquent pas le but aussy vite que sa pensée

il y a peu d’esprit qui voient les objets éloigné tels qu’ils sont comme les tours quarrées paroissent rondes de loin

il y a des esprit qui pensent différemment selon les dernières personnes qui leur ont parlé semblables a ces étoffes qui réfléchissent diverses couleurs selon que les raions du soleil frape tantost le rubis tantost l’asur l’emeraude etc

que mon esprit force les barrières de l’erreur[2]

Epicurien qui disoit en mourant

vixi et quem dederat cursum fortuna peregi

l’écrit ne viellit point ou le vray étincelle[3]

Poème épique les miracles s’y feront par les intrigues des prêtres et les plus grands miracles les faire faire par des fourberies en voulant imiter ceux de l’éternel et dire alors ce que c’est qu’un vray miracle au dessus des forces de la Nature

trouver le moien d’y peindre les fêtes des anciens et chercher les historiens qui en parlent[4]

  1. Souvent ajouté.
  2. Ces quatre notes sont barrées.
  3. L’amour de la gloire, et de la vérité, et de faire « étinceler » la vérité est manifeste chez Helvetius.
  4. Encore un projet. Il sera réalisé non dans un poème épique, mais dans le livre de l’Esprit où la description des miracles dus à l’imposture des prêtres et à l’imbécillité du peuple tient une place réelle et considérable.